Numéro 2025_04

L’addiction rend sympathique… au début !

Les produits ou les comportements addictifs peuvent, dans un premier temps, apporter beaucoup de satisfactions. C’est d’ailleurs ce qui rend « accro » : l’arrêt du produit ou du comportement prive de plaisir et crée un manque qui déclenche l’envie irrépressible de recommencer à consommer ou reprendre ce comportement.

Mais peu à peu, le plaisir diminue, l’intensité du manque augmente et les dégâts collatéraux font de plus en plus de ravages. Ainsi par exemple :

- Les jeunes filles qui commencent à fumer se donnent l’air plus libre et plus mature que les autres. Vingt ans plus tard, le tabac a brouillé leur teint, cassé leur voix, obstrué leurs bronches et provoqué des cancers.- Les sportifs piliers de 3ème mi-temps acquièrent rapidement une aura de joyeux drille, « beau mec », meneur généreux de groupes sympathiques et dynamiques. Plus tard, quand le travail et l’âge limitent leurs performances
sportives, ils deviennent des piliers de bar ventripotents, à la traîne au travail et responsables de problèmes familiaux, voire de violences conjugales.

- L’insomniaque, que le manque de sommeil rend grognon et paresseux, redevient détendu et actif quand les somnifères lui permettent enfin de dormir. Mais au bout de quelques semaines, ces médicaments perturbent sa
vigilance diurne et sa mémoire, augmentent les risques d’accidents à domicile ou sur la voie publique.

Addictologie

Terme plus récent que celui d'addiction, recouvrant une approche commune, clinique, scientifique et politique, de l'ensemble des conduites addictives, avec ou sans produit (tabac, alcool, calmants, stupéfiants, jeux, écrans, etc.).

La fusion de ces différentes approches a été motivée par l’accroissement des poly-consommations et le constat qu’une addiction en remplace souvent une autre (toxicomane sevré devenant alcoolo-dépendant, par exemple).

Les fortes similitudes existant entre les différentes conduites addictives ont amené les autorités à décloisonner les approches pour améliorer les politiques de santé publique.

En France l’addictologie naquit, dans les dernières années du XXème siècle, du rapprochement entre professionnels de l'alcoologie, de la tabacologie et de l'intervention en toxicomanie, aboutissant à la création d’une société scientifique, la Fédération Française d'Addictologie (FFA).

Le mot addictologie est alors apparu dans des circulaires ministérielles, puis dans un texte de loi (2/01/2002) instaurant la création de Centres de Soins d'Accompagnement et de Prévention en Addictologie (CSAPA), regroupant les lieux de soins, quelle que soit la nature de l’addiction.

Source : Fédération Française d’Addictologie, 2016

Aimez-vous ce numéro ?

Pas encore de vote pour ce numéro